samedi 16 janvier 2016

Chapitre 5 : KLIMA .. L'autre monde ...

Le regard fatigué par le voyage n’avait pu résisté a se lever sur la hauteur de ces portes et de ces murs protecteurs . Le gigantisme de l’entrée équivalait a la taille imposante de son architecture . Le chemin de ronde semblait planer au dessus d’eux comme dans une autre dimension et la blancheur des gravures sur la porte étaient le signe d’une richesse d’ivoire impressionnante .
Le gong avait retenti a leur arrivée et résonné au sein de toute cette cité qui semblait d’un silence de mort . Seul le vent battant contre les portes semblait encore vivant .


 Le regard cerné de Drakkon s’évadera sur la rare verdure entourant le lieu et la présence d’une sorte de rivière zigzagant jusqu’à venir mourir contre certains murs de Klima .
C'était donc ca ..une oasis ...un paysage a la clarté aveuglante et a l'eau précieuse baignant le sable .  Les palmiers fatigués de l'entrée montraient que les tempêtes étaient courantes et que le climat difficile ne devait pas être sous estimé .

  Il ne faudra que quelques Ehns pour que les lourdes portes basculent et offrent le sésame a ces quelques gorééns qui avaient bravé le desert .
Trauma semblait connu et l’homme qui les accueillera ne sera pas moins que celui que l’on nommait « Le Pasha » .
Le Torvi était resté anormalement discret devant les retrouvailles des deux hommes qui s’étaient etreint comme un couple en manque l’un de l’autre . Les mœurs le surprenaient plus que de raison et la main s’attardant sur l’épaule de l’homme de Guerre aurait été repoussée a la premières Inhs sur ses terres . Le langage qu’ils usaient différait encore une fois de cette langue du Sud qu’il avait apprise .. ainsi les syllabes hachées et rapides et des mots et expressions locales seront un total charabia pour lui et pour certains des hommes de la Caravane .

Il comprendra qu’on parlait de son cas quand le regard azur de celui qui semblait etre le Haut Jarl local se tournait vers lui . Il penchait le visage en retour , agité d’un certain respect pour la hierarchie Goreenne . L’homme ouvrait le bras pour lui présenter l’endroit .. il semblait hôte privilégié dans un endroit que peu d’hommes avaient vus et le Taharien se désignera sous le nom de « Spinaker » . Meme si certains mots restaient obscurs, il arrivaient a communiquer et se comprendre assez pour une conversation simple.

 
Drakkon comprendra vite de la bouche de son guide quoi était ou et pour quelle raison . Les hauts murs apportaient de l’ombre a la cité , créant un effet de fraicheur renforcé par les différents puits . La taverne se trouvait a l’entrée’, lieu de détente pour les visiteurs assoiffés après la sortie dans le désert . Les dorures a chaque coin de bâtiment affichaient la richesse , le crépi presque blanc immaculé rappelait pourquoi on appelait cet endroit la cité du Sel .. et tout .. chaque statue .. chaque gravure dorée .. chaque élément constituant cette ville voulait afficher l’aisance et une richesse évidente .
Le Pasha du Sel semblait fier de sa cité ..très ..trop ? et de ce palais ou il les invitera rapidement pour boire un verre en sa compagnie . Les Kajiras inexistantes seront anormalement remplacées par des esclaves males portant des Silks . Le Torvi restait légèrement mal a a l’aise face aux attributs affichés des Kajirus sous des soies bien trop courtes et bien trop transparentes pour la norme Goreene ou le male est dominant.

Il découvrira avec fascination que le fait de servir de l'eau , ce simple breuvage accessible dans tout le monde de Gor était le signe qu'il était particulièrement choyé . On ne donnait ce breuvage pur et rare qu'aux amis , limitant les invités et les marchands a des breuvages alcoolisés et importables .
Le problème de langage sera vite contraignant quand la conversation s’animait entre le Pasha du Sel et l’homme tatoué au visage qu’était Sayed et un appel de Spinaker amènera enfin une première Kajira a leur service , emportant le Torvi dans le Inn de Klima .
L’endroit était luxueux .. comme chaque espace de cette cité gigantesque et la jeune esclave nommée Naomi se révèlera la Première Fille de la cité et une kajira capable de parler sa langue .

Imaginez un endroit ou les couleurs chatoyantes contrastent avec des murs blancs presque immaculés . Chaque décor est Or , chaque espace est comblé par des objets de plus ou moins grande taille alourdissant l'ambiance  .
Les murs parés d'armes de guerre et de tableaux matérialisaient la puissance du Sud , la beauté des scimitars et la fierté de ce peuple extrême.
Les tapis au sol d'une finesse incomparable absorbent chaque bruit , rendant l'environnement silencieux au possible Aucun bruit a l'extérieur ne vient perturber ce calme apparent et les minuscules fenêtres donnant sur la rue laissent filtrer un soleil éblouissant éclairant chaque métal du lieu .
Et il ne découvrait que le Inn .. endroit réservé aux invités sans zèle particulier ...

La communication s’établissait et il gardera la fille a ses cotés comme le moyen de se rassurer dans cet endroit nouveau et étranger .
Aux questions ciblées de l’homme , elle répondra avec franchise sur les spécificités de cette cité .: ses mines de sel meurtrières , ce masque du désert empêchant les ennemis de savoir ou elles se trouvent , la surveillance des invités ,  l'exclusivité de l'eau aux privilégiés et la présence quasi unique d’hommes au sein de la ville , mélange de gardes et de combattants de toutes castes principalement servis par d’autres hommes asservis .

vendredi 15 janvier 2016

Chapitre 4 : Le renouveau

La première sensation reste celle qui se grave dans la mémoire à tout jamais.

Chaleur... Lumière...odeur de sable et de sel... et de ces épices qui ornent les rassemblements de Caravanes Marchandes. Le dernier espace peuplé avant le grand Désert du Sud fourmillait comme jamais et les corps recouverts du tissu pour se protéger du soleil semblaient tous courir dans tout sens comme si le sable leur brûlait les pieds.

Drakkon regardait l’endroit comme un gosse émerveillé, lorgnant les étals regorgeant de couleurs comme si cela pouvait lui faire apprendre des choses sur ce peuple.

Il dominait d’une bonne tête tout ce petit monde et il était quasi impossible pour lui d'évoluer discrètement au milieu de ce peuple qu’il avait jadis considéré comme un ennemi.

Les esclaves évoluaient au milieu des libres dans une certaine oisiveté, les filles en soies scintillantes attirant le regard par le soin qu’elles mettaient dans leur tenue et leur apparence.

Le choc viendra de la présence d’esclaves mâles .. Les Hommes du Nord avaient beaucoup de difficultés avec cette notion... Un homme déchu était empalé ou exécuté pour mourir dans l’honneur et il était impensable que son genou puisse se poser à Terre dans la soumission... Et pourtant... autour de lui évoluaient des hommes portant le collier. le torse dénudé sur un Kief au milieu du pectoral, des chaînes reliant les jambes et des frocs coupés au milieu des cuisses. L’attention des Tahariens revenaient précisément sur le visage étranger Torvi qui les observait comme des bêtes curieuses, cette mâchoire carrée et ce visage marqué de cicatrices qui lui donnait un air inquiétant et un air visiblement étranger.

Il recherchera désespérément des femmes libres et ne verra pas le début de commencement d’un voile de dissimulation... comme si ces hommes du Sud ne vivaient qu’entre mâles et entourés d’esclaves des deux sexes.



L’appel de la main de son hôte fut l’annonce d’un nouveau mouvement. Il était temps pour eux de commencer le long voyage qui les emmèneraient dans ce que Trauma Fabric appelait « la cité du Sel ». Bizarrement, le regard de son ami brillait quand il vantait sa beauté et sa richesse... et cette particularité qu’il gardait secrète et qui semblait l’exciter au plus haut point.

Le Torvi découvrit leur moyen de transport... Kaiilas alignés et Caravane attelée à ces bêtes particulièrement résistantes à la chaleur.
Il n’était pas très bon cavalier et la monture le sentit dès le premier mouvement. Le départ de la traversée se fit dans la bonne humeur. Il était naturellement bavard et avide de poser des questions, son hôte pourtant très sérieux semblait se dérider à la présence de cet ennemi qu’il avait accepté dans son clan. C’était comme si le jeune guerrier trahit apportait enfin ce qui avait toujours manqué à l’homme de Guerre : Un Fils.

Trauma l’avait pris sous son aile dès la première seconde et cet homme si dur du Sud s’était transformé à la présence du jeune guerrier du Nord. Moins froid, moins distant, on le voyait rire et s'amuser, on le voyait oublier la guerre pour savourer enfin la présence d'un vrai complice. Ils avaient passé une bonne partie de leurs soirées ensemble à discuter de tout et de rien. Le torvi avait acquis la langue du Tahari auprès de son hôte, apprenant leurs coutumes par l’intermédiaire de ses histoires et découvrant la magie du Sud et de leur façon de vivre. Captivé par les récits, son envie avait été décuplée par les légendes et le mode de vie de ses anciens ennemis, chaque coutume appelant un rituel qu'il avait presque hâte de découvrir. Il avait été également très marqué par le visage de cet homme qui était devenu son protecteur. Celui-ci portait sur chaque haut des pommettes une sorte de brûlure teintée de charbon pour matérialiser son appartenance à sa Tribe et à sa cité. C’était une sorte de rituel que Drakkon avait questionné avec attention, le sheik lui parlant de cette tradition de se marquer le visage du symbole de son peuple : les Tashids et de sa maison pour figer dans le temps et sur ses traits ses origines. L’anecdote restera figée dans l’esprit de Drakkon et lui montrera l’attachement de ces hommes à leur maison et leurs traditions... peut-être aussi parce que lui n'avait plus d'attache...

Ils avançaient dans une évidente complicité quand... chaque Ehns faisait perdre en bavardage l’homme du Nord... la soif le gagnant... et ce mal de cul obligatoire à tout cavalier qui a surestimé la résistance de son arrière train à une selle agitée.

L’agonie d’une chevauchée inconfortable commença pour lui... mélange de souffrance par la chaleur et la soif... et cette lumière aveuglante qui rendait chaque dune semblable à sa voisine .
Il commençait à se demander si le guide connaissait le chemin qui menait au bout de Gor... et il se voûtait de plus en plus sur un Kaiila qui partageait sa fatigue.



Trauma lui avait dit en riant « La cité du Sel se mérite ! » et il comprenait désormais toute l’ironie de ses mots... cet effort contre les éléments que demandait le simple passage jusqu’à ses portes.
Le chemin qu’ils avaient emprunté était désormais masqué par le soulèvement omniprésent de sable... leurs traces désormais invisibles avaient disparus sous le souffle régulier du désert comme s’il cherchait à perdre ses hommes à tout jamais.

Klima... était le bout du monde... et à cet instant... il n’aurait pas parié un Tarsk de la voir un jour.
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jeudi 12 mars 2015

Chapitre 3 : La rencontre

Le jour de la rencontre avec le Sheik arriva finalement...

    Il était prêt... prêt à lui afficher ce respect de l’homme reconnaissant... et prêt à lui avouer la raison de sa présence ici.

     Il se souvenait comme si c’était la veille, de son entrée dans cette tente impériale dressée sur la Terre de ses ancêtres... c’était comme si on entrait dans un autre monde dès qu’on avait passé les lourdes tanneries qui en bloquait l’entrée... Son regard s’attardait sur cet espace imposant qui constituait la tente d’un Sheik Taharien... Tout n’était que luxe... dorures... vaisselle clinquante et couleurs criardes... le sol était jonché de tapis superposés pour en assurer le confort... tuant toute l’humidité qui envahissait les Terres du Nord. Le feu crépitait au centre de l’espace dans une ouverture amenant la fumée au sommet de la tente, chauffant l’espace avec une efficacité dont ses ancêtres devraient prendre exemple. Il observait cet homme presque perdu au milieu de tout ce luxe et dont la présence semblait pourtant évidente.

    L’homme se levant révélait un physique étonnant, une stature nerveuse et allongée sur une tenue noire propre aux hommes du désert. Le front haut accentuait le regard sombre et perçant qu’il posait sur lui. Sa joue était marquée d’un symbole dont il ignorait la signification, encre tatouée noire sur une peau tannée parle soleil. Les yeux brillants de curiosité le sondaient... le jugeaient... semblaient à cet instant faire son procès et décider de son avenir. Les armes alignées le long de son flanc étaient d’une modestie surprenante pour un Sheik, le sabre portait l’emblème de celui qu’il avait emprunté à un des morts Tashid... et la lame affûtée était d’une flagrante efficacité... rien à voir avec le luxe d’une arme de décoration.

    Se mettre face à lui révélera une taille presque égale... chose surprenante pour un Torvi qui avait toujours eu l’habitude de dominer d’au moins une tête ses interlocuteurs. Les épaules moins larges n’en étaient pas pour autant pourvues de force il le sentit quand l’homme vint à lui pour lui étreindre les épaules en signe de bienvenue. Le salut Torvi fut énoncé avec un accent fort du Sud... comme s ils Sheik Sayed cherchait à établir le contact... Drakkon lui répondra avec sourire un « Nidan... » qui lui rendait la politesse dans sa langue Tashid... il n’était pas trop sûr de ce que ça voulait dire... mais il avait entendu plusieurs bêtes à collier l’énoncer. Un sourire étirait leurs traits dans une complicité immédiate, un éclat de rire amusé unissant aussitôt les deux hommes devant la timidité inutile de leur salut et la bourde de langage du Torvi. Le Sheik ne releva pas le vocabulaire maladroit d’esclave que venait de prononcer son hôte... il saurait lui rappeler tout au long de leur amitié naissante comme un « dossier » moqueur qu’on garde jusqu’à la mort que le Nidan était réservé aux bêtes à collier.

     L’homme débuta l’entretien par un « Je sais qui tu es... » qui annonçait immédiatement l’ambiance de la rencontre... il lui parla de son enquête pour connaître la raison de sa présence parmi les morts... de sa surprise en voyant la blessure causée d’après les soigneurs par le tranchant d’une hache. Aucun de ses hommes du Sud ne portait ce type d’armes.. les hommes du Tahari appréciaient la finesse du coupant du Scimitar ou du Glaive.. parfois de l’épée et appréciaient tuer leur ennemi d’un enfoncement progressif de la lame dans le corps. Ce type d’impact grossier et puissant n’avait pas la prestance de leur mise à mort.

    La révélation n’était pas une surprise... le Torvi resta étonnamment placide ,comme résigné devant la trahison de ses anciens frères. Il était dans cette situation délicate où il devait choisir de retourner à son peuple sagement en pardonnant... ou de réclamer vengeance et considérer ces hommes avec qui il avait grandi comme des ennemis.

     Le temps lui apporta la réponse... les Tahariens surveillaient de très près leurs ennemis... il apprirent ainsi que le Haut Jarl était mort bêtement et bizarrement... Nul ne savait comment un guerrier tel que ce Torvi renommé avait pu décider d’aller chasser seul... uniquement muni de son arc et de quelques carreaux pour taquiner la dangerosité de la faune du Thorvaldsland... suicidaire ou tout simplement mis en scène... L’homme qui avait hérité du statut de Haut Jarl n’était autre que le bras droit de feu son père... ce traître qui montrait son vrai visage dans un opportunisme navrant de déshonneur.

    Drakkon savait désormais que plus rien ne le rattacherait à ceux qui l’avaient vu grandir... L’hiver approchant fit se replier les hommes du Désert, chacun retourna dans ses Terres pour y retrouver son foyer ou leur camp nomade...

    Dans les caravanes les ramenant vers le Sud... se trouvait désormais un Torvi... un homme pris sous la protection du Sheik des Tashids qui avait décidé de l’accueillir dans une de ses cités et de lui faire découvrir « Son » Monde.

jeudi 26 février 2015

Chapitre 2 :Vivre ou mourir

SAYED TRAUMA FABRIK… c’était le nom de celui qui menait les hommes du Tahari et qui observait ce Torvi mourant à ses pieds.

 Le Sheik de ces hommes envahissant le Nord semblait réfléchir, ses yeux noirs transperçaient l’homme comme pour sonder qui il était et ce qu’il allait faire de lui.Il avait perdu énormément d‘hommes... trop... la lassitude le gagnait de cette guerre sans fin qui tuait des générations entières.Son cœur s’était noirci d’un sentiment qui transforme la rage en résignation : il ne croyait plus à la victoire ,  il ne croyait plus à SA victoire.

Il avait fait ramener chaque mort à son camp pour leur offrir sépulture décente... la sépulture des hommes du Sable ou seul la flamme et quelques grains du désert de leur terres sont consumés. On lui avait amené ce qu’il croyait être un de ses guerriers :  méconnaissable ..aucun Tashid n'était capable de mettre un nom sur ce combattant portant le Scimitar de leur peuple. Le physique puissant de l’homme l'avait vite trahi comme un ennemi :  le Torvi à la taille haute et le torse puissant... les cheveux épais et longs et une barbe qui lui permet de se protéger du froid.Le combattant était jeune encore , blessé gravement au point d’y perdre la vie s’il n’était pas soigné.
 Son visage coupé en deux par une lame et son corps cisaillé de toute part rendait improbable toute survie... et pourtant... il voyait clairement son torse se soulever d’une respiration poussive que seule la volonté pouvait tenir.

L’homme du désert y verra un signe.  Tout ces hommes de son sang qui avaient péri et celui-ci qui avait été amené à lui comme l’espoir de vie. Et ce Scimitar ancré dans sa main... cette arme propre aux hommes du désert qu’il tenait comme le dernier fil le retenant à la vie : comme l’arme qui changerait désormais son destin.  Il décida de sauver une vie encore... une seule... pour ramener le soutien des divinités de leur peuple.Il voulait en apprendre plus sur ses ennemis et savait que la reconnaissance aiderait à terminer cette guerre. Il ordonna la survie de l’homme , remettant sa vie aux physiciens nomades qu’il avait amené avec lui pour la campagne d’invasion.

De nombreuses semaines furent nécessaires pour que l’inconnu reprenne conscience. Son dos avait été couturé et soigné sur un délai très court mais tous les soins et le savoir-faire des Verts du Sud n’avaient pas suffi à sauver cet œil qui s’était infecté. Les tissus étaient morts par manque de réactivité... le nerf de l’œil s'était éteint en même temps que toute lueur de vie dans cette prunelle touchée par la lame . La cicatrice barrant sa joue était restée impressionnante  ; à se demander comment le crâne n’avait pas été scié en deux... Pourtant :  les chairs s'étaient refermées et lui donnaient un visage particulier :  double face où le côté gauche appelait la mort et la dévastation... et où la droite, complètement indemne, montrait le gâchis d’une gueule qui avait dû séduire.

La convalescence se fit dans un long apprentissage de cette langue si particulière du désert : une sorte de Goreen détourné par les hommes du Tahari qui n’avait rien à voir avec les sons gutturaux de son village

L’homme dénommé Drakkon se révélera un fils de Haut Jarl . Un guerrier ayant fait ses preuves aux yeux de son père qui lui destinait sa succession. Il était assez jeune pour se rappeler de son enfance... mais pas assez vieux pour avoir connu plus d’un comba :  le seul et unique restant celui où il était tombé, trahit par ses frères.Il prenait la bénédiction de son sauvetage avec tout la détermination de celui qu’il sait que cela l’aidera à se venger et qui est clairement conscient de sa chance.

Il regagnera assez vite les capacités de mouvement de son bras ,  de sa poigne tenant le scimitar qui lui avait donné ce nouveau départ dont il apprendra doucement le maniement  et de ce dos qui malgré la perte de souplesse dû à la blessure se renforcera par d’autre atouts.L’œil borgne n’était plus un handicap :  sa cervelle compensait rapidement la perte de l’organe et bientôt l’équilibre et la vision se fera même en 2D... anticipant par des mouvements plus nerveux de la nuque pour survoler chaque angle.La façon dont les hommes de ce camp balbutiaient son nom l’amusait au plus haut point . A croire que la langue Taharienne ne supportait pas les consonnes fortes : Il se prenait du DwaKon ou du Diiiakkkkon régulièrement mais finissait souvent par être nommé le Shietan... l’étranger...

Il n'était plus Torvi... Il n'était plus guerrier... mais uniquement cela... un survivant... un Sheitan entre deux peuples.


mercredi 25 février 2015

Chapitre 1 : Le combat


  La première sensation qui le transperça fut ce froid glacial qui gagnait son dos. Son regard cherchait à s’ouvrir et chaque fibre de son corps semblait brisée. Ses doigts se repliant dans l’agonie venaient s’enfoncer dans une matière glissante et gelée... la neige piétinée avait transformée le terrain en une immense mare de boue.
Un silence surprenant l’entourait... aucun souffle... aucune voix ne s'élevait dans cette plaine du Nord où s’était déroulé un des plus grands combat entre les Tahariens et les Torvis.


L’effort pour tourner le visage lui arrachait un grognement douloureux... il cherchait à se rappeler... à ressentir... à retrouver assez d’énergie pour se redresser et signifier qu’il était en vie... Un voile rouge masquait sa vue... son visage poisseux de sang sur tout un coté semblait touché et l’empêchait de retrouver des repères visuels. Une nouvelle immobilité lui permettait de faire un scan rapide de son état de santé... ses poumons n’étaient marqués par aucun claquement indiquant une blessure... sa jambe droite cisaillée par une douleur cuisante semblait transpercée... la cuisse n’arrivant plus à contracter le muscle et l’ordre indiquant aux orteils de se mouvoir restait sans réponse : marquant une fracture importante qui l’empêcherait de marcher. Chaque main pouvait agiter les doigts... la poitrine lacérée avait subi quelques attaques légères qui rendaient son torse poisseux de sang mais qui n'entraînerait aucun séquelle. La douleur était dans son dos... la colonne transpercée par un coup de hache qui l’avait cisaillé de l’épaule aux reins... entamant la chair assez profondément pour que tous les muscles se tétanisent dans la douleur.


Il devait se relever... se redresser assez pour savoir ce qu’il faisait seul au milieu de ce silence affolant. Où étaient ses hommes... ces guerriers Torvis qui avaient combattu à ses cotés... Le Nord était-il victorieux ?

Il poussait sur sa jambe valide dans un effort progressif... chaque centimètre vers le haut assommait son corps malmené d’une douleur insupportable.
La plaie séchée de son dos s’ouvrait sous l’effort, écartait les chairs et laissant couler cet hémoglobine chaud le long de son ventre. Désormais à quatre pattes sur une boue collante... il voyait le filet de sang qui lâchement coulait le long de sa joue pour mourir au sol dans un mélange rouge et brun... Son œil était touché... sa vue transformée par un handicap qui lui faisait perdre tout repère. Il n’avait plus rien du guerrier à cet instant... c’était un corps déchiré par les blessures qui n’arrivait plus à se redresser... seul... au milieu de ces morts lâchement abandonnés sur place comme si leurs morts ne méritaient pas traitement funéraire plus respectueux.


La mémoire lui revenait doucement: le combat... cette lutte sans merci commandée par son père pour chasser les envahisseur du Sud de leurs Terres... cette guerre sans pitié qui avait trouvé son épilogue sur cette plaine neigeuse... le long combat qui avait usé chaque homme... chaque lame contre un ennemi qu’on accompagnait dans la mort.

Il se souvenait qu’ils étaient en train de gagner... dominant le combat et malmenant les autre troupes. Il s’était placé en première ligne... avançant... frappant... tuant sans merci, ses hommes alignés à ses côtés pour ne laisser aucune chance à l’envahisseur. Pourquoi... pourquoi avait-il été surpris par un survivant derrière lui ?

Il avait tout d’abord été touché dans le dos par un ennemi invisible... la hache transperçant son échine sur toute la hauteur et l’assommant assez pour que le guerrier chute à genoux... les coups martelant son corps pour l’achever l’avaient frappé dans une demi conscience... il n’avait même pas eu le temps de voir le visage de l’homme qui l’avait terrassé... le trou noir l’aspirant quand la puissance d’un dernier coup de lame était venu le frapper sur le côté droit de la face, plongeant sa conscience dans une explosion rouge sang et douloureuse qui l’avait fait s’écraser au sol.Il se souvenait désormais de cette voix qui s’était posé au-dessus de lui un peu plus tard... timbre et dialecte fort propre aux hommes du Nord et contact le soulevant pour vérifier sa survie. Il avait entendu son nom... Incapable de lever les paupières en reconnaissant la voix du bras droit de son père... Il respirait... sa poitrine s’était pourtant clairement soulevée pour afficher la survie... Tout artifice qui faisait de lui un Torvi et l’écharpe qu’il portait autour du cou avait été dénouée comme pour masquer son origine... le corps maculé de boue et de sang ne conservant désormais plus aucune couleur.

Résonnait encore dans son esprit la traîtrise de l’homme qui avait indiqué un " Il n’y a aucun survivant ici... nous avons les nôtres, les Tahariens viendront chercher leurs morts s’ils le souhaitent. Nous partons! " qui avait signé l’arrêt de mort du Torvi blessé.

Trahison de son peuple... trahison de celui qui se disait le bras droit de son père... trahison de celui qui avait juré protéger les Torvis de l’envahisseur et de marcher à ses cotés fidèlement malgré son jeune âge... son sang s’était glacé dans ses veines sous une colère sourde... le manque de force l’assommant pour une inconscience immédiate hantée par un désir de vengeance.

Son visage se tournait pour observer autour de lui... réalisant que des Larls attirés par l’odeur du sang et de la mort viendrait jouer les charognards sur les cadavres restants. Il devait s’éloigner de ce garde-manger mortel... Saisissant la lame inclinée d’un des Tahariens, Scimitar arqué dont il connaissait peu l’usage et l’accrochant à son dos comme une machette. Il décida de survivre... de survivre assez longtemps pour se venger. Chaque mouvement était pénible de douleur... chaque souffle gonflant son torse électrisait la plaie de son dos... mais il devait avancer... tenir...

Il soumettait à son corps un dernier effort poussif, ses bras accrochant le sol pour venir ramper vers l’avant et s’éloigner de l’endroit... la jambe marquant la boue d’une traînée de sang et son corps s’arquant pour s’isoler le plus loin possible.

L’obscurité l’entourait quand il se considéra en sécurité, se glissant dans une sorte de tanière semi dévastée dont l’odeur forte suggérait la présence récente d’un animal. Les traces de lutte au sol ne laissaient aucun doute sur l’issue du combat... et la tanière vide de présence lui servit d’abris pour la nuit...

La fièvre le gagnait à mesure que ses plaies boueuses s’infectaient. Il ne ferma pas l’œil une seule seconde... le regard voilé de colère et de douleur... le corps agité des tremblements de la maladie infectieuse.

Il se promettait à cet instant de survivre jusqu’au lendemain pour se venger de ces frères qui l’avaient trahis.