SAYED TRAUMA FABRIK… c’était le nom de celui qui menait les hommes du Tahari et qui observait ce Torvi mourant à ses pieds.
Le Sheik de ces hommes envahissant le Nord semblait réfléchir, ses yeux noirs transperçaient l’homme comme pour sonder qui il était et ce qu’il allait faire de lui.Il avait perdu énormément d‘hommes... trop... la lassitude le gagnait de cette guerre sans fin qui tuait des générations entières.Son cœur s’était noirci d’un sentiment qui transforme la rage en résignation : il ne croyait plus à la victoire , il ne croyait plus à SA victoire.
Il avait fait ramener chaque mort à son camp pour leur offrir sépulture décente... la sépulture des hommes du Sable ou seul la flamme et quelques grains du désert de leur terres sont consumés. On lui avait amené ce qu’il croyait être un de ses guerriers : méconnaissable ..aucun Tashid n'était capable de mettre un nom sur ce combattant portant le Scimitar de leur peuple. Le physique puissant de l’homme l'avait vite trahi comme un ennemi : le Torvi à la taille haute et le torse puissant... les cheveux épais et longs et une barbe qui lui permet de se protéger du froid.Le combattant était jeune encore , blessé gravement au point d’y perdre la vie s’il n’était pas soigné.
Son visage coupé en deux par une lame et son corps cisaillé de toute part rendait improbable toute survie... et pourtant... il voyait clairement son torse se soulever d’une respiration poussive que seule la volonté pouvait tenir.
L’homme du désert y verra un signe. Tout ces hommes de son sang qui avaient péri et celui-ci qui avait été amené à lui comme l’espoir de vie. Et ce Scimitar ancré dans sa main... cette arme propre aux hommes du désert qu’il tenait comme le dernier fil le retenant à la vie : comme l’arme qui changerait désormais son destin. Il décida de sauver une vie encore... une seule... pour ramener le soutien des divinités de leur peuple.Il voulait en apprendre plus sur ses ennemis et savait que la reconnaissance aiderait à terminer cette guerre. Il ordonna la survie de l’homme , remettant sa vie aux physiciens nomades qu’il avait amené avec lui pour la campagne d’invasion.
De nombreuses semaines furent nécessaires pour que l’inconnu reprenne conscience. Son dos avait été couturé et soigné sur un délai très court mais tous les soins et le savoir-faire des Verts du Sud n’avaient pas suffi à sauver cet œil qui s’était infecté. Les tissus étaient morts par manque de réactivité... le nerf de l’œil s'était éteint en même temps que toute lueur de vie dans cette prunelle touchée par la lame . La cicatrice barrant sa joue était restée impressionnante ; à se demander comment le crâne n’avait pas été scié en deux... Pourtant : les chairs s'étaient refermées et lui donnaient un visage particulier : double face où le côté gauche appelait la mort et la dévastation... et où la droite, complètement indemne, montrait le gâchis d’une gueule qui avait dû séduire.
La convalescence se fit dans un long apprentissage de cette langue si particulière du désert : une sorte de Goreen détourné par les hommes du Tahari qui n’avait rien à voir avec les sons gutturaux de son village
L’homme dénommé Drakkon se révélera un fils de Haut Jarl . Un guerrier ayant fait ses preuves aux yeux de son père qui lui destinait sa succession. Il était assez jeune pour se rappeler de son enfance... mais pas assez vieux pour avoir connu plus d’un comba : le seul et unique restant celui où il était tombé, trahit par ses frères.Il prenait la bénédiction de son sauvetage avec tout la détermination de celui qu’il sait que cela l’aidera à se venger et qui est clairement conscient de sa chance.
Il regagnera assez vite les capacités de mouvement de son bras , de sa poigne tenant le scimitar qui lui avait donné ce nouveau départ dont il apprendra doucement le maniement et de ce dos qui malgré la perte de souplesse dû à la blessure se renforcera par d’autre atouts.L’œil borgne n’était plus un handicap : sa cervelle compensait rapidement la perte de l’organe et bientôt l’équilibre et la vision se fera même en 2D... anticipant par des mouvements plus nerveux de la nuque pour survoler chaque angle.La façon dont les hommes de ce camp balbutiaient son nom l’amusait au plus haut point . A croire que la langue Taharienne ne supportait pas les consonnes fortes : Il se prenait du DwaKon ou du Diiiakkkkon régulièrement mais finissait souvent par être nommé le Shietan... l’étranger...
Il n'était plus Torvi... Il n'était plus guerrier... mais uniquement cela... un survivant... un Sheitan entre deux peuples.
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